Une petite équipe de grands professionnels :

Publié le 27 Mai 2013

Sébastien Goguet travaille pour la société française 3S Consult « Specialist Survey Services » qu’il

dirige depuis janvier 2013, en partenariat avec le groupe Swathe Services dont les branches sont

basées en Angleterre et en Australie. Ces sociétés très spécialisées fournissent du matériel et du

personnel qualifié et expérimenté pour l’ensemble des projets hydrographiques à travers le monde, de

l’éolien offshore aux mises à jour cartographique de port, en passant par les projets de dragage et

dans le cas qui nous intéresse, la recherche d’épaves.

 

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Hervé Blanchet dirige la société DRSM, Détection et Recherches Sous-Marines. Société spécialisée

comme son nom l'indique dans la recherche d'objets perdus ou égares tant en mer que dans des

plans d'eau intérieurs, principalement à l'aide de la magnétométrie.

DRSM travaille tant dans le monde des sociétés classiques du milieu maritime, que dans celui de

l'archéologie pour la recherche et la détection d'épaves anciennes généralement enfouies sous le

sédiment et détectables par la magnétométrie.

Auparavant il a travaillé à la CGG, Compagnie Générale de Géophysique, comme chef de mission sur

les navires de géophysique en haute mer durant sept ans. Puis au siège de la dite Compagnie comme

chef de projets au traitement des données marines durant huit ans.

 

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Sébastien fait partie du projet La Recherche de l’Oiseau Blanc et du Ravenel depuis 2010, c’est donc

sa troisième campagne de recherche sur la vedette Zéphyr. Il s’occupe de l’installation des

équipements scientifiques à bord du bateau lors de l’arrivée de l’équipe sur place, et pendant les

recherches en mer, il a en charge l’acquisition des données du sonar latéral, et gère le treuil servant à

tracter les équipements derrière le bateau. La navigation du sonar et du magnétomètre, surnommés

les « poissons », s’effectue grâce à un seul câble, donc un seul treuil, ce qui permet un gain de place

non négligeable à bord du bateau tout comme lors des transports du matériel entre l’Angleterre et St

Pierre. Le magnétomètre est donc accroché 10m derrière le sonar latéral, lui-même accroché au câble

du treuil. Sébastien doit dévirer ou reprendre du câble en permanence afin de conserver les poissons

à une altitude constante, généralement entre 10 et 15 mètres suivant la morphologie du fond marin.

Comme Sébastien, Herve fait partie du projet La Recherche de l’Oiseau Blanc et du Ravenel depuis

2010. Son rôle à bord du Zéphyr est semblable à celui de Sébastien à la différence près qu'il s'occupe

de la partie navigation en transmettant au skipper les informations pour que celui-ci puisse suivre les

lignes appelées « profils » de façon optimale. Il a aussi en charge l'acquisition des donnes du

magnétomètre tracte derrière le sonar latéral.


En amont, il s'occupe de la logistique de l'amené des matériels, le fret, de chez le loueur, la Cie GSE à

Aberdeen UK jusqu'à Saint-Pierre et Miquelon et en aval du retour des dits matériels. Bien sûr en

liaison avec les transitaires, Pentagon AirFreigh a Aberdeen et Alliance Europe a Saint-Pierre.

L’acquisition des données se réalise en suivant des lignes droites avec le bateau. L’aide du skipper

est donc précieuse pour faire naviguer le bateau de manière rectiligne pendant la longueur de la ligne

(pour exemple les lignes navigués pour la zone Oiseau Blanc actuelle font 1.4km de long, celles pour

la zone Ravenel dépassent les 3km, et nécessitent un peu plus d’une heure chacune), puis pour

accélérer pendant le virage à 180° avant de s’aligner pour la ligne suivante et de reprendre une

vitesse d’environ 3 à 4 noeuds.


L’espacement des lignes est choisi en accordance entre les besoins de détection du sonar et du

magnétomètre, le plus petit espacement étant pris en compte au final. Concernant le sonar,

l’espacement des lignes doit être fonction de la largeur de fauchée choisie, celle-ci étant fonction du

choix entre les modes haute et basse fréquence du sonar, choix lui-même fonction de la cible

recherchée. Deux exemples concrets : Pour la recherche du Ravenel, la cible est imposante, le mode

basse fréquence va donc fournir une qualité d’image suffisante pour identifier le chalutier, ce qui

permet d’utiliser une largeur de fauchée de 150 mètres (l’image sonar couvrira 150 mètres de chaque

côté du sonar), et donc le choix s’est porté vers des lignes espacées de 100 mètres. Pour la

recherche de l’Oiseau Blanc, la cible est très petite, il est donc nécessaire d’utiliser le mode haute

fréquence du sonar pour disposer d’une qualité d’image optimale, mais ce mode ne peut être utilisé

qu’avec une largeur de fauché réduite, elle est ici de 40 mètres, et les lignes sont espacés de 15

mètres.

 

Pour le magnétomètre, la distance inter-profil est choisie en fonction de la capacité du magnétomètre

à discerner une variation notable du champ magnétique sur au moins trois profils. Cette variation est

fonction de la masse de fer et de la distance à l'objet, enfoui ou non. Ainsi donc, un objet de 150 kg de

fer comme le moteur de l'Oiseau Blanc est discernable a 15 mètres, et un objet en acier de 200

tonnes comme le Ravenel est discernable a 100 mètres. La distance inter profil choisie sera de 100

mètres.


On voit donc que pour deux cibles différentes, l’avancement en termes de couverture peut être très

différent selon l’espacement des lignes.

 

Ainsi donc les surfaces couvertes en une journée :

 

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Rédigé par L'Oiseau Blanc

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B
Merci pour toutes ces précisions. J'ai bien noté pour le maintien de l'altitude constante des objets remorqués : c'est exactement la même technique que pour la pêche au twist avec une canne à<br /> lancer !<br /> Bonne chasse !
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