RETOUR DE LA CAMPAGNE JUIN/JUILLET 2015:

Publié le 16 Juillet 2015

Un bref résumé, à chaud, de cette nouvelle campagne qui nous ouvre de nouvelles perspectives.

SAINT PIERRE et MIQUELON: 27 juin au 3 Juillet 2015
(Voyage au parcours compliqué: Paris-Montréal-St John -Saint Pierre et Miquelon)

1- Recherches du Ravenel:
Lundi 29 juin, Réunion avec l’Association « Les disparus du Ravenel » présidée par son Président Sybil Olano, quinze personnes environ y assistent.
Rappel des recherches par l’Association de l’Oiseau Blanc, malgré un total de 90 journées de prospection entre la presqu’île de Burin et Saint Pierre, avec une équipe très compétente composée de deux ingénieurs spécialisés: Hervé Blanchet et Sébastien Goguet , avec un matériel de qualité: sonar, magnétomètre, 300m de cables, un treuil et un bateau parfaitement dirigé par Pierre Le Normand, nous n’avons pu situer l’épave du Ravenel.
Nos indications recueillies sur le « Point 168 » n’ont pour l’instant rien donné (cf Prospection du Laplace du SHOM en 2014).
Les cartes des surfaces prospectées ont été remises régulièrement aux autorités de Saint Pierre et à la DRASM (Direction des Recherches Sous Marines du Ministère de la Culture).
Très honnêtement nos moyens de recherches sont ce qu’il y a de mieux sur le marché. Ils sont loués à la Société GSE d’Aberdeen. Ils sont couteux et notre association venue initialement pour la recherche de l’Oiseau Blanc a déjà énormément investie dans la recherche du Ravenel.
La Marine Nationale, le SHOM, l’Ifremer etc… qui ont tenté de nous donner un coup de main, n’ont pas obtenu des résultats satisfaisants. Mais il faut être aussi passionné...
Les conclusions que notre Association veut apporter aux recherches du Ravenel qui ont été exposées à Mr le Prefet en juillet 2015 nous orientent vers une demande d’assistance avec des moyens aériens du type Bréguet Atlantique, car la zone est peut-être plus importante que prévue, la coque du navire ayant pu dériver sous l’eau et parcourir une distance beaucoup plus grande que notre hypothèse de départ?…C’est dans cet esprit que nous allons recontacter la Marine Nationale et le CNES déjà intéressés les années précédentes.
Bien entendu nos contacts avec les autorités canadiennes et leurs moyens techniques seront amplifiés, nous tiendrons les autorités de Saint Pierre et l’Association des disparus du Ravenel de l’avancement de nos contacts.

2- L’Oiseau Blanc:

Nous sommes venus fin juin et début juillet pour apporter des précisions nouvelles sur la recherche du moteur.
En effet les dernières analyses de la construction du Levasseur « l’Oiseau Blanc 
» montrent que l’appareil à court de carburant, avec un équipage épuisé après plus de 35 heures de vol, sans doute « abimé » par des tirs de bootleggers et de Coast guards, peut être aussi génè par une nappe de brouillard, a effectué un mauvais amerrissage qui leur fut fatal.
Nous pensons qu’ils ont percuté l’eau en approche du port de Saint Pierre, peut-être un peu plus loin que nos recherches actuelles: 4 à 6 mn au lieu de 2 ou 3 mn.

POURQUOI INTENSIFIER DES RECHERCHES DANS LE MAINE:
Une bonne douzaine d’interviews, de contacts avec des spécialistes de l’Histoire aéronautique, 1500kms parcourus.

Alors que nous recherchons avec notre équipe et Pierre Le Normand, des restes de l’épave de l’Oiseau Blanc, après 87 ans de disparition sous l’eau, nos conclusions estimaient que seul le bloc moteur de 450kgs pouvait encore subsister devant Saint Pierre...
Cette conclusion s’avère peut être fausse. En effet après 35 heures de vol, les trois réservoirs sont vides et ont certainement servis de flotteur au bloc moteur qui n’a pas du se dissocier du fuselage lors du contact de l’appareil avec l’eau, à 65km/h environ. Seules les ailes se sont alors désolidarisées du fuselage.
C’est pourquoi nos recherches des restes de l’épave de l’Oiseau Blanc vont s’orienter vers Cliff et Jewels Island, où des morceaux d’avion pouvant être de l’Oiseau Blanc auraient été retrouvés en 1958 par le pêcheur Mac Vane. N’oubliez pas ce fameux courant Est Ouest du Labrador...
Ce fut aussi le but de notre mission cette année: contacter les pêcheurs de ces îles et les interroger.
Nous avons voulu approfondir les pistes des recherches menées par les deux associations américaines TIGHAR et NUMA sur la disparition de l’Oiseau Blanc « dans le Maine »…n’ont-elles pas contribué à colporter de fausses pistes? Nous le pensons sérieusement.
Sans reprendre dans le détail le très gros travail d’investigation mené ces derniers jours à Bangor, Macchias, Princetone et ses acteurs qui sont maintenant très agés, il apparaît que rien de très sérieux pourrait amener à considérer un amerrissage de l’Oiseau Blanc dans un lac du Maine.
L’immense étendue de forêt et de très nombreux lacs, dont quatre ou cinq font partis de la « légende de l’Oiseau Blanc »: Love Lake, Round Lake etc..nous amène à ne pas considérer sérieusement leur disparition dans cette zone, mais il y aurait peut-être un autre appareil qui se serait abimé le même jour dans le Maine et qui aurait pu se confondre avec la disparition de l’Oiseau Blanc…d’où notre grande prudence.
En résumé, les archives consultées ces derniers jours au Musée de l’Air de Bangor, à Portland, à Boston montrent le très grand intérêt des medias et de la population porté à l’époque à nos deux héros. À tel point que deux lacs, situés au Canada portent les noms de Charles Nungesser et de François Coli.
En Conclusion, nous considérons que notre hypothèse de départ, à savoir la volonté de nos pilotes de se poser devant le port de Saint Pierre est certainement l’hypothèse la plus solide. Il faut aussi considérer très sérieusement l’époque de la prohibition et cette véritable guerre entre bootleggers et les coastguards. Enfin les derniers éléments trouvés sur un éventuel
« arrangement » entre nos deux pays de tout gommer sur leur disparition, et de faire croire qu’ils se seraient abimés dans la Manche, pour ne pas faire d’ombre à Charles Lindbergh, doivent être considérés très sérieusement.
Une grande chaine américaine, la WCSH avec son reporter bien connu Bill Green, nous a interviewé sur l’Oiseau Blanc, pour un sujet qui passera fin juillet. Le Magazine Portland news nous avait déjà consacré 8 pages sur nos recherches: et nous avons pu constater son gros impact dans le Maine!
Il nous faudra certainement une bonne année et demie pour conclure sur leur mystérieuse disparition, mettre bien en ordre nos conclusions, les dernières pièces de ce passionnant puzzle étant en voie d’être trouvées, on devrait définitivement pouvoir enfin tout expliquer.

…Rassurez vous il y aura des surprises de taille!

Bernard Decré (le 12 juillet de retour avec Pierre Le Normand sur un périple aux rencontres riches en nouveaux éléments, de recherches denses et épuisantes de Saint Pierre et du Maine)

 

 Musée de Bangor, avec un carton entier contenant des documents sur l’Oiseau Blanc…

Musée de Bangor, avec un carton entier contenant des documents sur l’Oiseau Blanc…

Pierre Le Normand au musée aéronautique de Bangor devant le stand de l'Oiseau Blanc

Pierre Le Normand au musée aéronautique de Bangor devant le stand de l'Oiseau Blanc

Rédigé par L'Oiseau Blanc

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Tout ceci est passionnant au plus haut point : lorsque légendes et destins foudroyés se rejoignent cela donne une enquête captivante avec en point d'orgue un travail d'investigation à la fois titanesque mais tout aussi passionnant, lorsqu'une piste avorte une autre apparait et je suis convaincu que tôt ou tard le mystère de la disparition de ces deux immenses aviateurs sera levé mais restera toujours la dimension humaine de cet esprit pionnier fondateur de tant de chemins de vie fabuleux auxquels votre propre passion pour le sujet est si subtilement associée ...
Répondre